Sortie en Février 2022, la série Séverance d’Apple TV+ était passée sous mes radars. J’ai corrigé le tir un an et demi après, et j’ai envie de dire HEUREUSEMENT. Composée d’une seule saison, pour l’instant, avec 9 épisodes, c’est tout simplement une des meilleures séries de ces dernières années.
Une intrigue originale, profonde, et bien traitée
Pour vous résumer, dans Severance, on suit Mark Scout, employé de Lumon. Une entreprise énigmatique où les employés subissent une opération appelée « dissociation », définitive et irréversible. Après avoir eu une puce implantée dans leur cerveaux, les souvenirs sont dissociés entre la vie privée, et la vie professionnelle avec aucune possibilité d’accéder à l’autre partie. Les employés sont donc « séparés » en deux : leur « moi » de l’extérieur, et leur « moi » du lieu de travail. Mark « du travail » arrive donc un jour au travail (pour le moins énigmatique lui aussi) en apprenant que son meilleur ami Petey ne fait plus partie de l’entreprise. Une triste nouvelle de courte durée puisqu’une fois Mark de l’extérieur remonte l’ascenseur, il n’en a plus conscience … Jusqu’à ce que Petey vienne le rencontrer à l’extérieur en lui annonçant qu’il s’est fait « réintégrer » et a retrouvé tous ses souvenirs d’employé.
L’intrigue est donc plutôt « simple », sur le papier, mais relativement intriguante. Mais c’est au fil des épisodes et des événements que l’on se rend compte que Severance va beaucoup plus loin dans le questionnement de ce système de « dissociation » qu’une simple intrigue que « que se passe t’il dans cette entreprise si énigmatique et secrète pour en arriver à ce recours ». La disparition de Petey et l’arrivée de Helly dans l’équipe de Mark, va leur faire se poser des questions existentielles sur leurs propres existences, leurs libertés et leur libre arbitre. Je ne veux pas trop en dévoiler, mais tout cela est extrêmement bien écrit, amené, sans tomber la dystopie.
Et l’énorme avantage qu’offre Severance pour digérer tout ça, c’est que c’est très épuré. De par son esthétique dont on reparlera, mais surtout : elle ne se crée pas de faux problèmes. J’entends par là que la série ne part pas dans tous les sens. Pas de faux suspense, pas de « quête » ou intrigue secondaire superflue. Severance propose une problématique et chaque épisode permet d’avancer vers les réponses à cette problématique. Et c’est sûrement ça qui la rend si addictive.
Une esthétique, un rythme et un casting parfait
Mais Severance, c’est aussi une esthétique très particulière qui contribue fortement à son identité. L’univers est très monochromatique et une période temporelle … Impossible à déterminer. Et c’est ça aussi qui est génial. Ils ont des téléphones, une tech qui permet de « couper » un cerveau en deux, mais conduisent des voitures d’il y a 30 ans, pas de réseaux sociaux. Et ce manque d’ancre temporelle ne gêne absolument pas. Car Severance, et Lumon, sont un monde à part. Même dans les éléments de langages, choix vestimentaires, tout est fait pour transporter le spectateur dans ce petit monde. On passera même dans le complètement absurde et WTF parfois, mais le tout avec une maitrise technique infaillibes.
Et il n’y a pas que l’esthétique. Moi qui suis adepte des séries d’action / Science fiction, Severance est à l’opposé de ça. On ne s’ennuie pas une seconde, attention, au contraire, le rythme est parfaitement géré. Mais il faut s’attendre à pas mal de moments lents, voire contemplatifs, mais tellement importants à l’atmosphère et à la compréhension de ce monde à part qu’est Lumon. Et ça marche. On est transporté, dès le premier épisode. Chaque fin d’épisode est un climax incroyable qui ne qu’une envie : enchaîner. Jusqu’au dernier épisode, les révélations nous laissent la bouche ouverte, abasourdis et plein d’exitation pour la suite. La plupart des intrigues et questions trouvent réponse (il faut en laisser un peu pour les prochaines saisons, la saison 2 devrait sortir fin 2023 / début 2024), encore une fois, sans en ouvrir de nouvelles inutiles.
Enfin, tout ça est porté par un casting, pour moi, 5 étoiles. Chaque acteur incarne son personnage à la perfection. Et en parlant des personnages, si Mark est le personnage principal et dispose d’un peu plus de temps d’écran, ils sont tous essentiels à l’intrigue. Chacun apporte son propre caractère, sa propre perception de leur condition, sans jamais tomber dans la caricature ou exagération. Encore quelque chose de rare en 2023.
Severance, la meilleure série des 10 dernière années ?
Pour récapituler, Apple nous gratifie encore une fois d’une série d’une extrême qualité. Avec une vraie identité, un scénario limpide et bien écrit, un casting parfait et une technique incroyable. J’irai même jusqu’à dire, pour moi, oui, LA meilleure série de la décennie. Oui, rien que ça. Son seul défaut ? Qu’on en veut plus. Quelques épisodes de plus auraient été bienvenus, mais au risque de perdre justement ce rythme parfaitement maitrisé. Si vous ne l’avez pas encore vu, un conseil : regardez Severance.